Yandex, le "Google russe", se défait de ses activités médias
Yandex, le "Google russe", a annoncé mardi qu'il vendait ses activités médias au propriétaire du plus grand réseau social russe, VK, une mesure qui risque de renforcer le contrôle de l'information en pleine offensive militaire en Ukraine.
Yandex "a conclu un accord avec le groupe VK, l'un des plus grands réseaux sociaux, qui prévoit la vente à VK de ses plateformes +actualité+ et +Zen+", ainsi que le nom de domaine de sa page d'accueil, selon un communiqué du groupe.
Le groupe VK, propriétaire de VKontakte, le "Facebook russe", a confirmé dans un communiqué qu'il deviendrait le propriétaire des plateformes d'informations de Yandex.
Dans le cadre de cette transaction qui doit être finalisée d'ici 2023, VK doit céder en échange à Yandex la totalité des actions du service de livraison de nourriture Delivery Club.
Cet accord va considérablement renforcer le poids dans le paysage de l'information de VK, groupe dirigé par Vladimir Kirienko, fils de Sergueï Kirienko, membre de l'administration présidentielle et proche de Vladimir Poutine.
Propriétaire du premier portail de recherches de l'espace russophone, où le groupe est également omniprésent dans le domaine des taxis et des livraisons de nourriture, la compagnie Yandex est enregistrée aux Pays-Bas et dispose de filiales européennes, britanniques et américaines.
La décision de Yandex de céder ses actifs dans les médias à VK intervient alors que le groupe est critiqué pour son rôle présumé dans la censure et la propagande accompagnant l'intervention militaire russe en Ukraine.
La page "actualités" de Yandex filtre ainsi les publications contenant le mot "guerre", interdit par le régulateur russe des médias qui impose le terme d'"opération militaire spéciale".
En juin, le cofondateur et PDG de Yandex, Arkadi Voloj, avait démissionné de la direction du groupe, après avoir été sanctionné individuellement par l'Union européenne. A ce jour, Yandex n'a cependant pas été visé en tant qu'organisation.
Face au risque de sanctions, Yandex estime donc que ses intérêts "sont mieux servis en effectuant un retrait stratégique de ses activités médias", selon le communiqué.
E.Scholtes--LiLuX