Enquête "French Bukkake": un mis en cause réclame l'audition de Marc Dorcel
La défense de l'un des acteurs mis en examen pour viols et traite d'être humains aggravée dans l'enquête menée à Paris sur la plateforme de vidéos pornographiques "French Bukkake" demande aux juges d'entendre Gregory Dorcel, directeur général du géant du porno éponyme.
"Il ressortirait d'éléments diffusés dans la presse, que le groupe Dorcel a une influence prépondérante dans l’industrie pornographique française. La défense souhaite ainsi que la lumière soit faite sur l'entière chaîne de responsabilités, jusqu'au niveau le plus haut", a déclaré dans un communiqué vendredi son avocat, Me Dylan Slama, qui a fait une demande d'actes en ce sens auprès des magistrats instructeurs.
Seize hommes - acteurs, réalisateurs, producteurs - sont mis en examen dans l'information judiciaire "French Bukkake". Parmi eux, les producteurs surnommés "Pascal OP" et "Mat Hadix", très connus dans ce milieu du porno dit amateur.
Plus d'une quarantaine de victimes se sont constituées parties civiles, ainsi que des associations.
La demande de Me Slama fait suite notamment à la diffusion en septembre de Complément d'enquête sur France 2, qui assurait, entre autres, que 13 plaignantes de l'affaire "French Bukkake" avaient vu leurs vidéos diffusées sur des plateformes de Marc Dorcel, et que l'entreprise en était informée.
"Contrairement aux affirmations gratuites et répétées de l’émission, nous réaffirmons avec force que nous n’avons jamais été officiellement informés que quelque vidéo diffusée sur notre plateforme fasse l’objet d’une plainte pour faits de viol", avait réagi le groupe dans un communiqué, au lendemain de la diffusion de l'enquête.
Pour le groupe, présent dans plus de 75 pays, "l’émission procède par amalgame en affirmant que Dorcel aurait diffusé les contenus de 13 accusatrices dans le dossier +French Bukkake+".
"Il n’en est rien. Dorcel n’est informé d’aucune plainte de ces dernières. De plus, n’étant à notre connaissance pas visé par l’enquête en cours, le groupe n’a pas accès au dossier et ne peux donc pas vérifier cette information", ajoutait-il, réaffirmant "qu’il n’a distribué aucune production de Pascal OP".
L'industrie pornographique française est sous le feu des projecteurs depuis deux ans: une autre enquête menée à Paris depuis juillet 2020 vise "Jacquie et Michel", incarnation en France du porno amateur et pilier tricolore de cette industrie.
D.Marques--LiLuX