Une nouvelle vague de chaleur frappe la péninsule ibérique et la France
Moins d'un mois après la dernière vague de chaleur, le mercure remontait déjà lundi à des niveaux exceptionnellement élevés dans la péninsule ibérique, où le thermomètre a dépassé les 42 degrés, et dans le sud de la France.
La multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe du réchauffement climatique, expliquent les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois l'intensité, la durée et la fréquence de ces phénomènes.
En Espagne, un maximum de 42,4 degrés a été enregistré à Séville à 15H40 (13H40 GMT), selon l'agence météorologique espagnole (Aemet). Les 41 degrés ont été atteints dans d'autres villes du sud-ouest, du sud ou du centre comme Badajoz, Jaen ou Avila.
Cette nouvelle vague de chaleur, la deuxième en un mois après celle de la mi-juin, est "tout à fait exceptionnelle" dans un pays pourtant habitué à des températures élevées l'été, a déclaré lundi Rubén del Campo, porte-parole de l'Aemet.
Elle a débuté dimanche et pourrait "durer neuf ou dix jours, ce qui en ferait l'une des trois vagues de chaleur les plus longues que l'Espagne a connues depuis 1975", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Le changement climatique provoque des vagues de chaleur plus fréquentes et les rend plus intenses", a poursuivi M. del Campo, en rappelant que le nombre de ces épisodes a été multiplié par deux ces douze dernières années dans le pays.
Le pire est à venir entre mardi et jeudi, selon l'Aemet, qui n'est toutefois pas en mesure d'indiquer si le record absolu de température enregistré en Espagne (47,4 degrés à Montoro, près de Cordoue, en août 2021), pourrait être battu.
En incluant la vague de chaleur actuelle, l'Espagne a traversé cinq épisodes de températures exceptionnellement élevées sur les onze derniers mois. Le mois de mai avait notamment été le plus chaud depuis le début du siècle dans le pays.
Outre la chaleur, l'Espagne a souffert d'un cruel manque de précipitations depuis cet hiver. Résultat, le niveau des réservoirs d'eau y était lundi à 45,3% de leur capacité totale, contre une moyenne de 65,7% à cette période ces dix dernières années, selon les autorités.
- Risque d'incendie maximal au Portugal -
Au Portugal voisin, le thermomètre a grimpé jusqu'à 44 degrés dans certaines zones durant le week-end. Et si les températures ont légèrement baissé lundi, 42 degrés étaient toutefois prévus dans la région d'Evora (sud-est), selon l'agence météo nationale, qui anticipe un nouveau rebond mardi et mercredi.
Cette vague de chaleur a attisé plusieurs incendies dans le centre du pays ces derniers jours.
Le foyer le plus important, qui s'était déclaré jeudi dans la commune d'Ourém (centre), a été circonscrit lundi après avoir ravagé environ 2.000 hectares de végétation et mobilisé quelque 600 pompiers.
Mais la situation reste "grave et exceptionnelle", a averti le commandant national de la protection civile, André Fernandes, tandis que le Premier ministre Antonio Costa a mis en garde contre un "risque maximal" lors des prochains jours. "La moindre inattention peut provoquer un incendie de proportions importantes", a-t-il dit.
Cette vague de chaleur s'est également installée lundi sur la France depuis le sud-ouest du pays, a indiqué lundi Météo-France. Les températures dépassaient les 30°C sur une bonne partie du pays et pourraient dès mardi atteindre localement 39°C.
Cet épisode devrait probablement atteindre son pic "entre samedi et mardi prochain", a précisé Sébastien Léas, de Météo-France, tout en soulignant qu'il était trop tôt pour évoquer un phénomène pouvant devenir comparable à la canicule meurtrière de l'été 2003.
En Grande-Bretagne, où les températures devaient atteindre 33 degrés lundi et mardi dans le sud-ouest du pays, le service national de météorologie a pour sa part lancé lundi une alerte orange avant une vague de "chaleur extrême" à partir de dimanche avec des températures pouvant dépasser 35 degrés.
H.Wagner--LiLuX