Argentine: première messe conservatrice pour l'ultralibéral Milei
Le président ultralibéral argentin Javier Milei a accueilli mercredi à Buenos Aires "sa" première conférence CPAC, déclinaison de la grand-messe conservatrice, saluant le rôle de cette "internationale de droite" pour défendre "l'héritage de l'Occident".
La Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), franchise argentine, a tenu sa première dans un grand hôtel de Buenos Aires, à deux pas de la présidence.
Sans grands noms, mais avec des messages transmis par l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro (2019-2023), l'idéologue d'extrême droite Steve Bannon, et la présence de la belle-fille de Donald Trump et du chef du parti d'extrême droite espagnol Vox, Santiago Abascal.
Devant plusieurs centaines de personnes, M. Milei a décliné ses thèmes habituels de "bataille culturelle" à mener contre "le socialisme globaliste" et "l'extrême-centre tiède et complice", à la fois sur le plan de la gestion économique, de l'action politique et des idées.
Dans ce but, il a salué en la CPAC une "internationale de droite, un réseau d'aide", voués à défendre "les idées de la liberté, et l'héritage de la civilisation occidentale". Et répondre à la "quête de représentation" de sociétés "toujours plus en résistance au wokisme".
Auparavant, dans un message vidéo pré-enregistré, Jair Bolsonaro a remercié Javier Milei pour avoir "accueilli des condamnés politiques, des réfugiés", en référence aux Brésiliens enfuis en Argentine après l'assaut contre les sièges des trois pouvoirs à Brasilia, en janvier 2023.
La justice argentine a toutefois, le mois dernier, ordonné la détention de 61 ressortissants brésiliens sur son sol, faisant l'objet d'une demande d'extradition du Brésil pour cette attaque.
- "Liberté ! liberté !" -
M. Bolsonaro, dans son message, a par ailleurs une nouvelle fois nié avoir eu une participation active à un projet de coup d'Etat en 2022, comme la justice brésilienne l'en soupçonne.
Steve Bannon, ancienne éminence grise de Donald Trump, a lui aussi transmis un message vidéo, dans lequel il affirme que "le destin de l'Amérique du Sud est à présent entre les mains de Milei et des patriotes argentins".
Une majorité d'orateurs à la CPAC-Argentine étaient argentins, membres du gouvernement, parlementaires affiliés à M. Milei, ou influenceurs, notamment.
Le public, très clairsemé jusqu'au discours de Javier Milei en soirée, a salué aux cris de "Liberté ! liberté !", les interventions de Santiago Abascal ou de Lara Trump, belle-fille de Donald Trump et co-présidente du Comité national républicain, a constaté l'AFP.
M. Milei, au pouvoir depuis bientôt un an, s'est rendu à plusieurs reprises à des rendez-vous de la CPAC, au Brésil ou aux Etats-Unis (dont celui de novembre à Mar-a-Lago).
Mais c'est la première fois qu'il organisait en Argentine une réunion de ce club d'ultra-conservateurs, dont le président "anarcho-capitaliste", comme il se décrit, se pense volontiers un des leaders.
En septembre, il estimait dans une interview être "l'un des deux hommes politiques les plus importants de la planète", l'autre étant Donald Trump.
O.Bernard--LiLuX