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Le Forum des familles d'otages confirme la mort à Gaza des enfants Bibas et de leur mère
Le Forum des familles d'otages en Israël a annoncé mercredi avoir été informé de la mort des enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de celle d'un quatrième captif à Gaza, dont les dépouilles doivent être remises jeudi par le Hamas dans le cadre de l'accord de trêve.
Le sort de la famille Bibas - la mère Shiri et ses deux petits garçons, Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de neuf mois, enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël - suscitait depuis des mois l'angoisse dans le pays.
Les images diffusées par les commandos du Hamas de leur enlèvement, devant leur maison du kibboutz Nir Oz, près de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde. Ils sont devenus le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.
"Nous avons reçu la nouvelle bouleversante indiquant que Shiri Bibas, ses enfants Ariel et Kfir, et Oded Lifshitz ne sont plus parmi nous", a écrit dans un communiqué le Forum, collectif regroupant des familles d'otages à Gaza.
Le père des deux enfants, Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février du territoire palestinien.
Le Hamas avait annoncé plus tôt qu'il rendrait jeudi à Israël les corps de quatre otages, dont ceux des enfants Bibas et de leur mère, dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve, s'achevant le 1er mars.
En novembre, le mouvement islamiste palestinien avait affirmé qu'ils avaient été tués dans un bombardement israélien dans la bande de Gaza, ce qu'Israël n'a jamais confirmé.
- Six otages vivants libérés samedi -
L'accord de cessez-le-feu, composé de trois phases, est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.
Le Hamas s'est dit prêt mercredi à libérer "en une seule fois", et non pas en plusieurs étapes successives, tous les otages encore captifs dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve avec Israël, devant commencer le 2 mars.
Les négociations, via les médiateurs qatari, égyptien et américain, sur cette deuxième étape censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s'accusant mutuellement de violations de l'accord de cessez-le-feu.
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a assuré qu'elles commenceraient "cette semaine".
Le Hamas doit ensuite libérer samedi six otages vivants en échange de la sortie de prison de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l'accord de trêve.
Ils sont les derniers captifs "en vie" dont la première phase de la trêve prévoit la libération, a précisé le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.
Il s'agit, selon le Forum des familles d'otages, d'Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7-Octobre, ainsi que de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, captifs à Gaza depuis une dizaine d'années.
Depuis le 19 janvier, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 détenus palestiniens au cours d'échanges successifs. Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être remis à Israël, et 1.900 Palestiniens retrouver la liberté d'ici le 1er mars.
- "Trêve durable" -
La proposition du Hamas de libérer en une fois les otages restants lors de phase suivante témoigne, selon un responsable du mouvement, Taher al-Nounou, de sa "pleine volonté d'aller de l'avant" en vue de "consolider le cessez-le-feu et parvenir à une trêve durable".
La dernière étape de l'accord de cessez-le-feu doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.
Selon l'armée israélienne, sur 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 70 sont toujours retenues à Gaza, dont 35 mortes.
La "coordination complète" entre Israël et Washington affichée durant la visite dimanche du secrétaire d’Etat Marco Rubio à Jérusalem, "donne plus de marge de manoeuvre" aux dirigeants israéliens " pour faire pression sur le Hamas", relève Michaël Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en gestion du risque Le Beck International.
Plusieurs observateurs mettent aussi en avant que les capacités militaires du Hamas sont entamées et les Gazaouis exsangues.
Le mouvement "veut empêcher la reprise de la guerre à tout prix, avec quelques principes non négociables", comme le fait "qu'ils devraient continuer à exister", relève Muhammad Shehada du Conseil européen des relations étrangères (ECFR).
M. Rubio avait souligné dimanche que le Hamas devait "être éliminé", reprenant à son compte l'objectif "d'anéantir" le mouvement que s'est fixé Israël dans sa guerre à Gaza.
Sur le sort à terme du territoire palestinien, L'Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre au projet de Donald Trump de placer Gaza sous contrôle américain et d'en expulser les 2,4 millions d'habitants.
M. Netanyahu a endossé ce plan du président américain, rejeté par les Palestiniens et les pays arabes et décrié à travers le monde.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L'offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
P.O.Ferreira--LiLuX