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Feu vert environnemental pour la création d'un parc éolien en mer près de Dunkerque
Le préfet du Nord a donné son autorisation environnementale à la création et l'exploitation d'un important parc éolien en mer prévu au large de Dunkerque, qui suscite des oppositions en France et en Belgique, selon un arrêté préfectoral consulté mercredi par l'AFP.
Ce parc éolien permettra de répondre "à l'urgence liée à la transition énergétique" et "à l'augmentation de la demande d'électricité à venir pour permettre d'atteindre les objectifs de politique énergétique et en particulier de neutralité carbone en 2050", peut-on lire dans cet arrêté signé le 14 février.
Un autre arrêté préfectoral publié le 2 janvier autorisait le raccordement de ce parc d'une quarantaine d'éoliennes sur une superficie de 50 km2, situé à environ 10 km de la côte française et longeant la frontière belge.
"La production électrique attendue (...), pour une puissance installée maximale de 600 MW, est aujourd'hui estimée à 2,3 TWh par an", selon ce document. La puissance installée de ce parc dépasserait celle de chacun des trois parcs éoliens offshore déjà en service en France, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et Fécamp (Seine-Maritime).
Mais ce projet inquiète aussi en France et en Belgique, en raison de son impact visuel et de ses conséquences potentielles sur le tourisme, la pêche et l'environnement.
En Belgique, le port d'Ostende a saisi la justice pour tenter "d'interdire la poursuite des préparatifs et la construction du parc éolien à l'emplacement actuel", a expliqué à l'AFP son PDG Dirk Declerck.
Côté français, l'association Vent Debout 59 et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s'opposent notamment au projet, dénonçant le choix de l'implanter dans une zone Natura 2000.
"Les promoteurs vont avoir l'autorisation de détruire 31 espèces protégées, au cœur d'un entonnoir migratoire où des millions d'oiseaux passent tous les ans, sans parler des grands cétacés qui peuvent être déboussolés par les éoliennes", s'indigne Florent Caulier, président de Vent Debout 59, qui compte contester ce projet en justice.
L'enquête publique a recueilli 94,4% d'avis défavorables au projet l'an dernier. La commission d'enquête a néanmoins rendu un avis favorable, assorti de neuf recommandations, comme "mettre en place un suivi acoustique en temps réel pendant les phases de travaux bruyants".
Outre les trois parcs éoliens en mer déjà en service au large des côtes françaises, six autres, dont celui de Dunkerque, doivent l'être dans les prochaines années. Dix autres projets sont en phase de mise en concurrence ou de développement.
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J.Faber--LiLuX