

Ukraine: le Kremlin s'attend à des négociations "difficiles" lundi avec les Américains
Le Kremlin a dit dimanche s'attendre à des négociations "difficiles" lundi avec les Américains sur l'Ukraine en Arabie saoudite, estimant que les discussions visant à régler le conflit n'en étaient qu'à leur "début", au moment où Washington et Kiev poussent, au minimum, pour une trêve des frappes contre les sites énergétiques.
Initialement prévues concomitamment lundi entre Ukrainiens et Américains d'un côté, et Russes et Américains de l'autre, ces discussions pourraient avoir lieu l'une après l'autre, M. Zelensky ayant évoqué samedi, sans donner de détails, "une rencontre" dès dimanche entre les délégations venues de Kiev et de Washington.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a d'ores et déjà tempéré les attentes autour de ces discussions: "Il s'agit d'un sujet très complexe et il y a beaucoup de travail à faire", a-t-il fait valoir à la télévision russe, estimant que ces négociations seraient "difficiles".
"Nous n'en sommes qu'au début", a-t-il encore dit en vue d'un règlement du conflit, déclenché par l'offensive russe de l'Ukraine en février 2022.
De son côté, l'Ukraine pousse, sous la pression de l'administration de Donald Trump, pour un cessez-le-feu complet.
Mais Vladimir Poutine, dont l'armée avance sur le terrain malgré de lourdes pertes, semble jouer la montre. A ce stade, le Kremlin assure s'être uniquement mis d'accord avec Washington sur le principe d'un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques des deux belligérants.
Symbole de ces divergences, la délégation ukrainienne sera menée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, tandis que Vladimir Poutine a décidé d'envoyer un sénateur ex-diplomate de carrière et un cadre du FSB, des profils moins élevés.
- Accord céréalier au programme -
Autre différence notable, Dmitri Peskov a affirmé dimanche que "le principal" sujet de discussions entre Russes et Américains seraient "la reprise" de l'accord céréalier en mer Noire, omettant complètement de mentionner un éventuel accord d'arrêt des combats, limité ou sans conditions.
L'accord céréalier, en vigueur entre l'été 2022 et 2023, avait permis à l'Ukraine d'exporter ses céréales, vitales pour l'alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone.
La Russie s'en était retirée après un an, déplorant que les Occidentaux ne respectent pas à ses yeux leurs engagements censés assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d'engrais.
"Nos négociateurs seront prêts à discuter des nuances autour de ce problème", a poursuivi M. Peskov, qualifiant les questions de Moscou sur le sujet de "nombreuses".
De son côté, un haut responsable ukrainien au fait des discussions, avait assuré vendredi à l'AFP que les discussions entre Ukrainiens et Américains allaient, elles, se concentrer sur les aspects "techniques" d'un arrêt provisoire partiel des combats.
Le calendrier exact des réunions reste, par ailleurs, imprécis et était encore susceptible de changer dimanche, selon une source ukrainienne à l'AFP.
"Le plan était de commencer avec (nous), les Ukrainiens aujourd'hui, puis avec les Russes demain, et ensuite peut-être à nouveau avec nous, s'ils acceptent le cessez-le-feu", a précisé ce haut responsable, sous couvert de l'anonymat.
- Trois morts à Kiev -
En parallèle de ces discussions diplomatiques, l'armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris le petit village de Nadia, dans la région orientale de Lougansk, un succès rare sur le terrain pour les forces de Kiev dans cette zone presqu'entièrement contrôlée par la Russie.
Dans la nuit, l'armée russe a de son côté attaqué "massivement" Kiev, à l'aide de drones, selon les autorités locales.
Trois personnes ont trouvé la mort, dont son père et sa fille, et dix autres ont été blessées, dont un enfant de moins d'un an, selon l'administration militaire de Kiev.
L'administration régionale a, de son côté, fait état de deux blessés à Boutcha, près de la capitale et deux autres personnes ont été blessées à Kherson, dans le sud, selon son chef local Roman Mrotchko.
Dans la foulée, Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à faire "pression" sur Moscou pour "mettre fin" au conflit, son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, dénonçant lui "la terreur systématique" russe qui "sape les efforts de paix".
Pour répondre aux bombardements russes, l'Ukraine tente, elle, de dérégler la logistique des forces de Moscou en attaquant des cibles militaires ou énergétiques directement sur le sol russe.
Dans la région de Rostov (sud), un homme est décédé dans une attaque de drone sur sa voiture, selon le gouverneur russe régional, Iouri Slioussar.
Sur le front, l'armée russe a dit dimanche avoir repris la localité de Sribné dans l'Est ukrainien.
Y.Theisen--LiLuX