Indian Wells: Rublev, le costaud, et Fritz, le récidiviste, en demi-finale
Le rouleau-compresseur Andrey Rublev (7e mondial), vainqueur de sa 13e victoire consécutive sur le circuit, et Taylor Fritz (20e), qui avait déjà atteint le dernier carré l'an passé, s'affronteront samedi en demi-finale du Masters 1000 d'Indian Wells.
L'autre affiche opposera Rafael Nadal (4e), seul joueur encore invaincu en 2022, en 19 matches, au prodige Carlos Alcaraz (19e), très impressionnant dans le désert californien. Un choc générationnel 100% espagnol, entre l'inoxydable recordman du nombre de Grands Chelems remportés (21), âgé de 35 ans, et son successeur désigné, devenu à 18 ans le plus jeune demi-finaliste d'Indian Wells derrière Andre Agassi, qui en avait 17 en 1988.
Face à Dimitrov (35e), balayé 7-5, 6-2, Rublev a confirmé qu'il est l'homme en forme de cette fin d'hiver, puisqu'il reste sur deux victoires à Marseille et Dubaï. Depuis le début du tournoi, il n'a pas concédé le moindre set.
Sa victoire n'a souffert d'aucune contestation, Dimitrov, ancien N.3 mondial demi-finaliste l'an passé, ayant été débordé par la puissance du Russe.
Ce dernier n'a été fébrile qu'au moment de conclure le premier set sur son jeu de service après avoir breaké dans le cinquième jeu. Mais, il a laissé son adversaire revenir à 5-5, en commettant une rare série de fautes directes.
- Sûr de sa force -
Dépité, il en a laissé tomber sa raquette sur le court, avant de râler un bon coup. Rien de répréhensible, contrairement à l'Australien Nick Kyrgios, qui a violemment fracassé les siennes jeudi, pendant et après son quart perdu face à Rafael Nadal, l'une d'elle ayant failli atteindre un ramasseur de balles.
"A certains moments, vous pouvez vous sentir un peu nerveux. Dans ces moments-là, il est important de rester calme. Aujourd'hui, je ne me suis pas contrôlé. J'ai laissé la frustration s'exprimer. Au final, je me crée des problèmes. A la fin, cela m'a presque coûté un set", a-t-il convenu après-coup.
Mais Rublev est aussi un joueur en confiance, sûr de sa force. Il s'est aussitôt ressaisi en chipant à nouveau le service du Bulgare, pour empocher la manche, sur sa quatrième opportunité grâce à un ace.
Le Russe, qui n'avait jamais dépassé le 3e tour dans le désert californien, a encore accéléré dans le second set, s'échappant pour mener 5-1. Il a eu une balle de match, mais Dimitrov l'a sauvée, repoussant l'inévitable issue que d'une poignée de minutes, puisque Rublev a plié l'affaire sur son service en 1h32.
"Gagner le tournoi, ce serait très fort, mais il est trop tôt pour en parler. J'ai d'abord une demie à jouer et on verra ce qui se passe", a sobrement déclaré Rublev au milieu du court central, en regardant le drapeau ukrainien flotter sur le toit au côté de l'américain, en signe de solidarité avec l'Ukraine que tente d'envahir la Russie.
- Fritz comme Roddick -
Le joueur qui, comme ses compatriotes et les Bélarusses, joue sans mention de son pays ni représentation de son drapeau, devra se méfier de Taylor Fritz, face auquel il a gagné et perdu deux fois jusqu'à présent.
Car ce dernier se plait bien dans le désert californien: il s'est à nouveau invité dans le dernier carré de l'épreuve, cinq mois après la précédente édition, reprogrammée en octobre en raison de la pandémie de Covid. Le dernier Américain à y être parvenu est Andy Roddick en 2009 et 2010.
Le joueur de 24 ans, originaire de San Diego, en quête d'un deuxième titre sur le circuit après Eastbourne sur gazon en 2019, a écarté 7-6 (7/5), 3-6, 6-1 le Serbe Miomir Kecmanovic (61e), au terme d'un match en dents de scie.
La première manche a été serrée et Fritz l'a conclue sur deux coups gagnants après s'être légèrement fait peur puisqu'il s'était échappé 5-1, avant de laisser Kecmanovic remonter à sa hauteur.
Le Serbe s'est accroché dans la seconde manche et a profité d'une défaillance au service de son adversaire, pourtant efficace dans ce secteur (14 aces), pour le breaker et mener 5-3. Il n'a pas tremblé pour égaliser.
Mais Fritz s'est repris dans le dernier set, sans que Kecmanovic, paraissant n'avoir plus de gaz, ne puisse suivre, et en a fini en 1h59.
P.Weber--LiLuX