La tension ne baisse pas entre Marseille et le PAOK Salonique
Au lendemain des graves incidents entre supporters en marge du match Marseille-PAOK Salonique en Ligue Europa Conférence, la tension n'était pas retombée vendredi, les deux clubs et les autorités locales se renvoyant la responsabilité des évènements, laissant augurer un match retour électrique jeudi en Grèce.
Sièges arrachés, filets de sécurité brûlés, toilettes désossées: l'OM a fait circuler dans la journée quelques photos de la zone visiteurs du Stade Vélodrome qui témoignent de la dûreté des incidents de jeudi soir.
Alors que plus de 2.000 supporters du PAOK étaient présents à Marseille, les échauffourrées ont débuté dès mercredi avec deux premières interpellations.
L'ambiance a également été très tendue aux abords du stade avant le match et la tension est encore montée d'un cran à un quart d'heure du coup d'envoi, avec des jets de projectiles, de pétards, de fumigènes et même de feux d'artifice entre supporters marseillais installés dans le Virage Nord et fans du club de Thessalonique regroupés dans leur parcage.
Un bref mouvement de foule a eu lieu en bas du virage avant l'intervention de la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes en direction des fans grecs.
Au total, une dizaine de personnes ont été interpellées et la préfecture de police a évoqué jeudi une trentaine de policiers blessés, la plupart légèrement.
- "Attitude irresponsable" -
Mais après le match, puis lors de la journée de vendredi, le calme n'est pas vraiment revenu même si les affrontements sont devenus verbaux ou écrits.
En conférence de presse, l'entraîneur du PAOK Razvan Lucescu a ainsi estimé que les fans grecs avaient été "mal reçus". "Au match retour, j'espère que Marseille sera reçu comme nous avons été reçus ici. Je suis très déçu de ce que j'ai vu aujourd'hui, c'est une très mauvaise image pour la ville de Marseille", a déclaré le technicien roumain.
"Vos supporters feraient mieux de ne pas venir", a-t-il ensuite lâché à mi-voix alors qu'il quittait la salle.
Ces mots ont entraîné une réaction du président marseillais Pablo Longoria. "Pablo a été voir Lucescu et lui a dit que son attitude était irresponsable et qu'il était suicidaire d'enflammer les choses ainsi avant le match retour", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'OM.
Vendredi en conférence de presse, l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli a lui aussi regretté des "déclarations qui n'ont pas lieu d'être".
"Il anticipe quelque chose qui n'a rien à voir avec le foot. Il faut combattre la violence, pas la générer. Il crée une menace en parlant de quelque chose qui n'a pas encore eu lieu", a déclaré le technicien argentin.
- Déplacement annulé -
Dans la matinée, la préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camillieri avait pour sa part fait savoir qu'elle comptait adresser un rapport à l'UEFA pour "détailler toutes les difficultés" auxquelles les autorités ont fait face.
Et elle a regretté l'attitude du PAOK qui, selon elle, n'aurait pas respecté plusieurs engagements écrits sur les mesures d'encadrement de déplacement de ses supporters.
Le club grec a immédiatemment répliqué en dénoncant dans un communiqué "l'incompétence monumentale de la direction de la police des Bouches-du-Rhône": "c'est seulement grâce à des efforts surhumains et renforcés des agents de sécurité que nous n'avons pas dû faire le deuil de victimes".
"On est très déçus de ce qui s'est passé. Il y a eu une violence inadmissible à Marseille et il y en a déjà assez en dehors du foot. C'est dommage et c'est très triste", a regretté le milieu de terrain marseillais Mattéo Guendouzi vendredi en conférence de presse.
Après ces incidents, l'UEFA a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre des deux clubs.
Dans ce contexte, le match retour de jeudi risque de se jouer dans une ambiance extrêmement tendue, d'autant que le stade Toumba de Thessalonique est réputé pour sa ferveur.
Un responsable d'un des principaux groupes de supporters marseillais a d'ailleurs fait savoir à l'AFP que le déplacement prévu en Grèce était annulé.
J.Kayser--LiLuX