Monte-Carlo: Tsonga a tiré sa révérence
"Je ne reviendrai pas en tant que joueur, mais je reviendrai certainement en tant que spectateur": c'est par ces mots que Jo-Wilfried Tsonga, balayé par Marin Cilic, a quitté une ultime fois lundi soir le court Rainier III de Monte-Carlo.
"Malheureusement, j'aurais préféré être un peu plus compétitif, mais Marin a très bien joué. Il a été agressif tout de suite, je ne m'attendais pas à avoir un joueur aussi bon sur le terrain aujourd'hui", a reconnu le Français qui aura 37 ans le 17 avril, avant de passer la haie d'honneur formée par les ramasseurs de balle.
Pour son premier match depuis qu'il a annoncé qu'il prendrait sa retraite à Roland-Garros (22 mai-5 juin), Tsonga (254e mondial) n'a pas fait le poids face à un grand Cilic qui s'est imposé 6-2, 6-2 en 1h07 devant des tribunes quasiment vides, vu l'horaire tardif.
Car auparavant, sur ce même court, Fabio Fognini (32e) avait mis 2h29 pour écarter Arthur Rinderknech (59e) 7-5, 4-6, 6-3, puis Wawrinka (236e) avait résisté 2h07 avant de s'incliner face à Alexander Bublik (36e) 3-6, 7-5, 6-2, et Jannik Sinner (12e) avait bataillé 2h27 pour se débarrasser de Borna Coric (198e) 6-3, 2-6, 6-3.
Si bien que Tsonga et Cilic ont fait leur entrée sur le court sous les projecteurs et n'ont débuté leur duel qu'à 19h15. Malgré le froid, quelques dizaines de spectateurs ont néanmoins tenu à encourager le futur retraité du mieux qu'ils pouvaient.
Mais l'ex-N.5 mondial a rapidement été mené 4-0 dans la première manche et n'a jamais pu refaire son retard. Dans la seconde, il a au contraire tenu jusqu'à 2-2, avant de perdre les quatre jeux suivants et de s'incliner.
"J'ai fait un match incroyable", a analysé Cilic, qui a dit espérer que Tsonga recevrait à Roland-Garros (22 mai-5 juin) "les adieux qu'il mérite".
En attendant le grand retour de Novak Djokovic mardi, un autre revenant a assuré le show lundi: Stan Wawrinka a livré un match spectaculaire qui a ravi le public et satisfait le joueur malgré la défaite.
Un an pour soigner un pied qui le faisait souffrir depuis 2019 et Wawrinka a repris la compétition. Après une élimination au premier tour au tournoi Challenger (circuit secondaire) de Marbella fin mars face à Elias Ymer (131e), le Suisse de 37 ans a encore perdu au premier tour mais en livrant un combat d'un bien meilleur niveau face à Alexander Bublik.
- Service à la cuiller et amortie sur retour -
Le Kazakh a remporté le match, mais il n'y avait pas 200 places d'écart entre les deux joueurs, car le Suisse a rappelé durant près de deux sets qu'il avait été N.3 à l'ATP et soulevé trois trophées du Grand Chelem dans sa carrière.
"Je suis conscient que j’ai besoin de beaucoup d’entraînement, je dois travailler sur mon tennis et ma condition physique", a-t-il cependant souligné.
Durant deux sets, la rencontre a été spectaculaire, "Stan the Man" répondant magnifiquement aux coups parfois surprenants de son adversaire qui a par exemple servi à la cuiller ou réussi une amortie gagnante sur la deuxième balle de service de son adversaire.
Mais à partir de la fin de la deuxième manche, le Kazakh a petit à petit pris le dessus.
Déçu de la défaite, Wawrinka tirait néanmoins un bilan positif de sa prestation: "C’est bien mieux que ce que je pensais pouvoir faire aujourd’hui", a-t-il analysé en estimant être encore "loin" de ses objectifs en terme de performance, mais "dans la bonne direction".
- Adrénaline et stress -
Outre la satisfaction de progresser d'un point de vue tennistique, le Suisse a retrouvé avec délectation la saveur des grands tournois, les émotions qu'ils procurent et qui lui avaient "tant manqué".
"J’ai fait toute cette rééducation pendant un an juste pour revenir sur un court comme celui-là, pour être dans tournoi comme celui-là avec le public, l’ambiance, les émotions, l'adrénaline et le stress en même temps...", a-t-il reconnu.
Pourtant, dans l'immédiat, Wawrinka n'a pas de plan précis pour la suite si ce n'est qu'il vise Roland-Garros (22 mai-5 juin) pour lequel il a dit avoir demandé une wild card.
F.W.Simon--LiLuX