C1: ce Real est éternel... mais jusqu'à quand ?
Des trentenaires lauréats de leur cinquième Ligue des champions, un entraîneur qui a coiffé sa quatrième couronne européenne et une résilience à toute épreuve: fidèle à sa légende, le Real Madrid a conquis sa 14e C1 samedi, mais devra effectuer quelques ajustements pour durer.
"Éternel Real" pour El Mundo, "Champion infini" pour ABC: la presse espagnole s'est réveillée en plein rêve dimanche matin pour célébrer à sa juste valeur l'immense performance du Real de Carlo Ancelotti.
Une semaine après le camouflet Kylian Mbappé, qui a assommé les "Madridistes" en choisissant de prolonger au Paris SG, la désillusion a laissé place à la fête.
"Il se souviendra plus de nous que nous de lui", a affirmé à l'AFP Ruben Gimenez, supporter merengue de 26 ans, qui fêtait le sacre de son équipe à la fontaine de Cibeles, samedi soir, au milieu des insultes visant l'attaquant français.
"Mbappé est oublié, ça ne fait rien, le Real a fait une saison parfaite", a balayé Florentino Pérez, l'emblématique président de la Maison blanche, quelques minutes après le coup de sifflet final, samedi soir au Stade de France.
"La Ligue des champions du Real Madrid a défié toute logique, footballistique et commerciale", a résumé le quotidien Marca dans un éditorial. Une manière de souligner le parcours du Real, qui s'est imposé face à des clubs meilleurs que lui sur le papier, et qui appartenaient souvent à des États ou à des oligarques (PSG, Manchester City, Chelsea).
- Fête et tour d'honneur -
"J'ai crié comme un fou, c'étaient des frissons!", a savouré le jeune milieu français Eduardo Camavinga. "C'est pas tous les jours qu'on gagne une Ligue des champions. C'est de bon augure pour la suite."
Au lendemain du sacre, les célébrations risquent de s'éterniser à Madrid: les joueurs vont d'abord présenter la "Coupe aux grandes oreilles" à la foule en début de soirée, avec un itinéraire en bus entre la cathédrale de la Almudena et la fontaine de Cibeles, avant de retourner au stade Santiago-Bernabéu pour une fête en compagnie de leurs socios (supporters-actionnaires).
Le stade dont les travaux se sont arrêtés le temps d'un week-end, a ouvert ses portes à des milliers d'aficionados (ils étaient 60.000 samedi pour suivre la finale en direct) souhaitant clore avec le sourire une saison inoubliable.
Il restera aussi à décrocher la Supercoupe d'Europe, contre le vainqueur de la Ligue Europa, l'Eintracht Francfort, le mercredi 10 août à Helsinki, juste avant la reprise du Championnat d'Espagne.
L'occasion d'engranger un nouveau titre, mais surtout l'occasion de renflouer un peu plus les caisses.
- Mercato: à l'attaque ? -
Grâce à son parcours parfait et à une improbable succession de miracles, le Real a empoché 119,81 millions d'euros cette saison, auxquels s'ajouteront les 3,5 ou 4,5 M d'EUR (en cas de sacre) de la Supercoupe.
Une manne bienvenue en période post-pandémie, à l'heure où le club madrilène s'agite pour préparer le mercato, qui s'ouvre le 1er juillet en Europe.
Car la déception Mbappé digérée, la "Maison blanche" a besoin de renforts pour continuer à régner au sommet de l'Espagne et de l'Europe.
Le Real va tourner la page Marcelo, qui, à 34 ans, a joué samedi son "dernier match" au club, selon ses propres aveux en zone mixte. Il va quitter le club au sommet, avec le plus gros palmarès jamais cumulé par un joueur de la "Maison blanche" (25 trophées).
D'autres vétérans, à l'instar de Luka Modric (36 ans), en passe de prolonger son contrat, ou du goleador français Karim Benzema (34 ans), bien parti pour s'approprier son premier Ballon d'Or, vont continuer à piloter le navire madrilène la saison prochaine...
Mais Vincius, Rodrygo et autres Eduardo Camavinga seront amenés à assumer de plus en plus de responsabilités la saison prochaine.
"J'ai appris des choses sur le terrain avec des joueurs d'expérience, je ne suis plus le même qu'il y a un an", a souligné Camavinga sur Canal+.
Et le Real lorgne déjà la prochaine pépite qui le portera peut-être vers une possible 15e couronne européenne, comme le milieu français Aurélien Tchouaméni et l'attaquant portugais Rafael Leao.
Y.Theisen--LiLuX