Tournoi des six nations: pour le XV de France, le titre sinon rien
Souvent dans le coup, mais une seule fois vainqueur: le XV de France de la talentueuse génération Dupont est sous pression, tenue d'enfin remplir l'armoire à trophées lors du Tournoi des six nations, même si la mission ne sera pas aisée avec trois déplacements.
Il y a eu la période des défaites encourageantes, au milieu des années 2010. Depuis l'arrivée à la tête du XV de France de Fabien Galthié, en 2019, la tendance est plutôt au presque-titre.
Le sélectionneur est abonné à la deuxième place dans le Tournoi (2020, 2021, 2023, 2024), et aux défaites d'un rien en quarts de finale du Mondial, celui à domicile en 2023 mais en aussi 2019, où il était déjà dans le staff.
Et le Grand Chelem réussi en 2022, pour la première fois depuis 12 ans, ne suffit pas à rassasier tant les suiveurs du XV de France que les joueurs. Si Galthié a éloigné un peu la pression avec trois victoires en novembre, dont celle de prestige contre la Nouvelle-Zélande (30-29), l'impératif de remporter des titres est revenu encore plus fort en 2025.
La seule occasion pour cela est le Tournoi, qui commence vendredi avec la réception du pays de Galles et se termine le 15 mars avec celle de l'Écosse.
- adversaires sans certitudes -
"Ils ont fait juste un Grand Chelem en cinq ans cette génération, donc il faudrait peut-être qu'ils se bougent un peu", a lancé l'entraîneur de Toulouse Ugo Mola qui, avec une bonne partie des cadres des Bleus, compte deux titres européens et trois en Top 14 depuis 2020.
"C'est vrai que les résultats ne sont peut-être pas aboutis dans le sens où il manque ces trophées", reconnaissait aussi le troisième ligne François Cros au début du rassemblement.
Mais "l'appétit est grand", assure l'entraîneur adjoint Patrick Arlettaz.
Le XV de France dispose de nombreux atouts qui en font un prétendant redoutable sur le papier. A l'inverse, le pays de Galles n'est plus que l'ombre de l'équipe sacrée en 2019 et 2021, l'Écosse est handicapée par plusieurs blessés et l'Italie ne peut être envisagée comme une candidate crédible au titre.
Parmi les gros, les Anglais sont toujours en convalescence, avec trois défaites de peu en novembre face aux géants de l'hémisphère sud, tandis que la vieillissante Irlande semble sur une dynamique moins porteuse qu'avant le Mondial-2023. Elle évolue en prime sans son entraîneur Andy Farrell, en retrait avant la tournée des Lions britanniques cet été, et n'a pas encore vraiment trouvé le remplaçant de sa légende Jonathan Sexton à l'ouverture.
- retours et blessés -
De leur côté, les Bleus peuvent compter sur Antoine Dupont et Romain Ntamack, absents en 2024. La principale interrogation au moment de commencer le Tournoi vient du paquet d'avants, et notamment des piliers, dont plusieurs sont blessés ou en phase de reprise.
Si les maîtres à jouer sont de retour, la réalité calendaire est moins favorable: année impaire oblige, la France va se déplacer trois fois en 2025 et notamment en Angleterre et en Irlande.
Depuis l'admission de l'Italie en 2000, les Bleus n'ont gagné qu'une fois en année impaire, en 2007, contre cinq fois lors des années paires.
En 2019, la France avait perdu à Twickenham, et en 2023, l'Irlande avait brisé à Dublin la série de 14 victoires consécutives des Bleus.
Reste aussi à connaître l'impact qu'aura sur et en dehors du terrain la présence d'Hugo Auradou et Oscar Jegou dans le groupe des 42, et peut être aussi sur les feuilles de match.
En décembre, les deux joueurs ont bénéficié d'un non-lieu concernant les accusations de viols qui les ont visés lors de la tournée estivale en Argentine. Mais la plaignante a fait appel de la décision, et le recours doit être examiné en plein Tournoi, les 10 et 11 février.
C.Rastoder--LiLuX