

Basket/Euroligue: TJ Shorts toujours plus haut
TJ Shorts, l'électrique meneur de poche du Paris Basketball, a crevé cette saison le plafond de l'Euroligue comme tous ceux au-dessus de lui depuis le début d'une carrière escortée de doutes en raison de sa taille et commencée au bas de l'échelle.
Les années passent, le niveau s'élève et les titres de MVP défilent pour Timothy Neocartes Shorts: meilleur joueur de la Ligue des champions (C3) et de la Ligue allemande en 2023 avec Bonn, puis de l'Eurocoupe (C2) et du championnat de France un an plus tard, avant d'être élu vendredi dans l'équipe-type de la saison d'Euroligue.
Comme le club parisien, opposé à Fenerbahçe à partir de mardi en quarts de finale, Shorts (1,75 m, 27 ans) est bluffant pour sa première saison au plus haut niveau européen, meilleur passeur (7,5 passes décisives en moyenne par match) et quatrième meilleur marqueur (18,8 pts) de la compétition.
Au point de s'auto-proclamer "meilleur meneur d'Europe" actuellement?
"Il a une mentalité de compétiteur. Je peux comprendre que certains l'aient jugé après cette déclaration, mais c'est sa mentalité. Sans elle, il ne serait pas arrivé où il en est actuellement: beaucoup de gens ont douté de lui et il veut leur prouver qu'ils ont eu tort", éclairait mi-mars son entraîneur à Paris, Tiago Splitter.
- "Mental à toute épreuve" -
Amara Sy, le directeur sportif parisien, complète pour l'AFP: "Il a un mental à toute épreuve, il veut gagner. S'il faut qu'il mette 30 points pour qu'on gagne, il va les mettre; s'il faut qu'il fasse 15 passes, il va le faire; s'il faut qu'il se sacrifie en défense, c'est pareil. C'est un +winner+ (gagnant), tout simplement, c'est sa qualité première."
Shorts porte le numéro 0 comme le nombre de portes d'universités de premier plan qui se sont ouvertes à lui après le lycée, puis de nouveau en NBA après son cursus universitaire: le Californien est passé par la Lettonie (Ventspils, 2019-2020) puis l'Allemagne (Hambourg, Crailsheim et Bonn) avant de se faire une place au soleil à Paris.
Sous les ordres de Tiago Splitter comme ceux Tuomas Iisalo la saison passée, en Euroligue comme en Eurocoupe, Shorts a brillé grâce à ses appuis vifs, sa vitesse, sa technique de tir mi-distance et sa lecture de jeu.
Ettore Messina, le légendaire entraîneur de Milan (quadruple vainqueur de l'Euroligue avec la Virtus Bologne et le CSKA Moscou), s'était montré admiratif de la capacité à "changer de rythme" de Shorts, "fort du bas et du haut du corps", mi-mars après la défaite de son équipe à Paris (92-79).
- Difficile à retenir -
La capacité d'adaptation du Californien à l'Euroligue surprend jusqu'à Amara Sy: "On savait qu'il allait être fort, mais on ne savait pas qu'il allait être aussi fort. On savait qu'il allait être un joueur important de l'Euroligue, mais de là à être candidat pour le titre de MVP, non."
Porté par une foi inébranlable en son destin, Shorts, très croyant et bourreau de travail, n'a lui jamais douté de sa capacité à réussir au plus haut niveau.
"Je savais, viscéralement, qu'à ce niveau, avec un coach me laissant être moi-même, ce ne serait qu'une question de temps avant que je montre ce dont j'étais capable. Beaucoup sont surpris, mais pas moi", déclarait-il ainsi à L'Equipe la semaine dernière.
Interrogé par l'AFP la saison dernière, il affirmait ne pas avoir renoncé à son rêve de NBA, qui pourrait prendre corps à Memphis, si Iisalo était confirmé à son poste d'entraîneur par intérim qu'il occupe depuis fin mars.
Le Paris Basketball aura en tout cas beaucoup de mal à retenir Shorts. "Bien sûr que ca va être difficile, mais on va tout faire pour le garder. Il aime Paris, et il a des avantages à Paris qu'il ne retrouvera pas ailleurs", affirme Sy.
En attendant, Shorts et Paris entendent poursuivre jusqu'à Abou Dhabi, lieu du Final Four de l'Euroligue du 23 au 25 mai, leur ascension commune.
U.Kremev--LiLuX