Mondiaux de natation: Léon Marchand, le prodige français à la sauce américaine
Grand espoir de la natation française, Léon Marchand, 20 ans, a pris de l'épaisseur depuis qu'il s'entraîne aux Etats-Unis avec Bob Bowman, l'ex-mentor de Michael Phelps, et espère le démontrer aux Mondiaux de Budapest à partir de samedi.
Pour ses premiers Championnats du monde, deux ans avant les JO-2024 à Paris, Marchand prendra le départ de trois courses individuelles: le 200 m quatre nages, le 400 m quatre nages et le 200 m papillon.
S'il se sait très attendu, la pression ne semble pas atteindre le jeune Toulousain à la bouille souriante: "C'est les championnats du monde, il y a quand même un gros niveau donc c'est le moment d'être au top", dit-il. "(Mais) je suis assez relax au niveau des attentes."
Malgré son jeune âge, le nageur polyvalent a déjà connu la tension d'une finale olympique, celle du 400 m quatre nages l'été dernier à Tokyo (6e) alors qu'il n'avait que 19 ans.
Depuis, sa trajectoire a pris un tournant américain qui l'a conduit de Toulouse à Phoenix, où il s'entraîne désormais sous la houlette de Bob Bowman, l'emblématique coach de Michael Phelps, le plus grand nageur de l'histoire avec ses 23 titres olympiques.
- "Comme dans les films!" -
"Ça m'a fait un peu bizarre les premières semaines, mais j'étais vraiment content de découvrir plein de choses", raconte-t-il.
Dans l'Arizona, il découvre aussi l'intensité des entraînements. "Aux États-Unis, les nageurs ils sont toujours à fond, alors que moi, j'avais mon petit échauffement tranquille", poursuit-il. "Je suis arrivé, j'étais choqué".
Conséquence visible de ces nouvelles méthodes: "j'ai pris un peu de kilos", sourit-il. "Je pense qu'il y a deux choses qui ont fait ça, c'est la muscu (...) et la bouffe. La nourriture est quand même vachement plus grasse là-bas, on mange beaucoup de burgers, de pizzas, c'est comme dans les films!"
"Mais je pense que je me sens mieux dans l'eau. Je suis plus puissant et j'arrive mieux à finir mes courses, donc au final, c'est bénéfique", estime-t-il.
Depuis son exil américain, le Toulousain, issu d'une famille de nageurs olympiques, a enchaîné des performances de très haut niveau avec un record de France sur 200 m quatre nages ou encore un record universitaire du 200 yards quatre nages au printemps, jusque-là détenu par l'Américain Caeleb Dressel, l'une de ses inspirations.
"C'est très facile de travailler avec lui", explique Bob Bowman, avec qui il est très proche. "Il est concentré sur ce qu'il doit faire. Il a des objectifs très clairs. (...) On verra jusqu'où il peut aller, mais je pense qu'il peut aller très loin".
Jusqu'au podium olympique dans deux ans à Paris ?
"Dans ma tête, j'ai toujours voulu être dans ce chemin-là", explique Marchand. "Je pensais pas que ce serait aussi rapide. Je ne pensais pas que j'allais réussir aux États-Unis dès la première année mais j'ai toujours eu en tête que je voulais être champion olympique un jour. Je ne sais pas quand, on verra bien".
- "Le plus important, c'est les JO" -
A Paris pour les Jeux à domicile, il pourrait bien être l'un des sportifs les plus suivis, ce à quoi il se prépare déjà avec l'aide d'un préparateur mental.
"On a mis pas mal de choses en place pour Paris parce qu'on sait que ça va être le moment où il y aura le plus d'attentes et de pression", confie-t-il. "C'est croissant donc j'essaye de m'adapter tous les jours et je pense que je le gère de mieux en mieux. Maintenant, le stress me permet d'aller plus vite".
"C'est ce qu'il faut en fait, parce que c'est bien de nager vite dans les meetings, mais le plus important, c'est les JO. Donc on met en place des choses qui me permettent d'être bon au moment présent, c'est-à-dire en finale aux Jeux à Paris."
En attendant, il se concentre sur sa semaine hongroise: "je pense qu'il est très bien mentalement", assure Bowman. "Il a nagé extrêmement bien cette année et s'est très bien entraîné. Donc je pense qu'il est confiant qu'il peut faire de bonnes performances là-bas".
J.Kayser--LiLuX