Voile: décision judiciaire le 21 juillet dans le litige entre Gabart et la classe Ultim
La décision judiciaire dans le litige opposant le navigateur François Gabart et le groupe Kresk, propriétaire du bateau SVR-Lazartigue, à la classe Ultim dont ils dépendent pour participer à la Route du Rhum, sera rendue le 21 juillet, a décidé le tribunal à l'issue d'une audience en référé, jeudi à Paris.
La décision portera sur la forme, à savoir un contrat passé entre Gabart/Kresk et la classe Ultim à propos du conflit à résoudre, et que les premiers dénoncent, et non pas sur le fond, c'est-à-dire sur la conformité ou non du maxi-trimaran volant.
A la clé, une participation à la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire qui partira de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Gabart ne pourra en prendre le départ, le 6 novembre prochain, s'il n'obtient pas un certificat de jauge ou une dérogation délivrée uniquement par la classe Ultim. Cette dernière s'y refuse en mettant en avant une infraction à une règle de sécurité internationale.
"Nous demandons à réparer cette injustice que nous subissons maintenant depuis plus de six mois. Cette situation est anormale et elle ne devrait pas exister", a déclaré Didier Tabary, qui dirige le groupe Kresk, à la sortie du tribunal. "On nous force à nous battre et nous nous battons mais l’idée est d'être présent sur la ligne de départ à Saint-Malo en novembre pour pouvoir faire rêver tous les passionnés de la course au large."
Le différend, qui court depuis septembre dernier, concerne la règle 3.11 de la Fédération internationale de voile (World Sailing) qui prévoit que les winches (postes de manœuvres) ne doivent pas être situés sous le pont d'un bateau (pour éviter tout danger). Or la définition de ce qu'est un "pont" est soumise à interprétation.
- Sécurité et équité -
"C’est d’autant plus surprenant comme situation que, encore une fois, tous les rapports d'expertise ont déclaré la conformité du bateau. Si ce bateau semble trop rapide à certains, ce n'est pas une raison pour en arriver là", a poursuivi Tabary, qui réclame 19 millions d'euros de dédommagements à la classe Ultim.
La classe a de son côté réitéré son souhait de voir Gabart "sur la ligne de départ". "Cette procédure nous affecte depuis le départ et la question de la conformité ne se pose plus. Nous souhaitons plus que tout trouver une issue favorable. Et nous restons, comme depuis le début, ouverts à discussion afin de permettre à François Gabart de prendre le départ de la Route du Rhum", a indiqué Samuel Tual, vice-président de la classe Ultim, qui avait demandé à Gabart d'apporter des modifications à son bateau.
"Il ne peut en revanche passer outre des règles qu’il a lui même contribué à construire en tant que membre fondateur du Collectif Ultim. Il les connaît parfaitement mais tente aujourd’hui de s’en affranchir au mépris de la sécurité des tiers, de l’équité sportive et l’avis de la principale autorité de référence le World Sailing", a-t-il prévenu.
La classe Ultim 32/23 a été créée en 2018 sous l'impulsion d'un collectif de marins et leurs armateurs pour une flotte élitiste de multicoques géants de 32 m de long maximum. Elle est gérée à ce jour par Sodebo (avec le skipper Thomas Coville), Banque Populaire (Armel Le Cléac'h), Actual (Yves Le Blévec), Gitana (écurie Edmond de Rothschild/Charles Caudrelier) et Brest Ultim Sailing (Arthur Le Vaillant).
P.Weber--LiLuX