Top 14: Montpellier fête ses héros sur la place de la Comédie
Trois à quatre mille supporters ont convergé samedi vers la Place de la Comédie de Montpellier pour célébrer le premier titre du Montpellier Hérault Rugby (MHR) et accueillir leurs héros, sacrés la veille au Stade de France face à leur frère ennemi Castres (29-10).
Le leader emblématique du club, Fulgence Ouedraogo, qui met un terme à sa carrière, et ses partenaires, ont présenté le premier bouclier de Brennus de l'histoire de cette équipe sur une estrade faisant face à l'opéra Comédie, dans une liesse contagieuse.
"On est les champions, on est les champions", clamait un public très familial, au milieu de quelques fumigènes, de drapeaux bleus et blancs et d’un gardian (gardien d'une manade camarguaise) à cheval.
"Fufu" Ouedraogo, 35 ans, qui n’a pas joué la finale, aura vécu toute sa carrière à Montpellier, des méandres de la course au maintien à la fin des années 2010 jusqu’aux deux premières finales perdues en 2011 et 2018, respectivement devant le Stade toulousain et Castres.
"Je suis venu pour saluer les anciens comme +Fufu+, Paillaugue ou Guirado (NDLR: l'ancien talonneur de l'équipe de France), confiait Philippe, fidèle supporter depuis une vingtaine d'années: "C’est un moment important pour eux, mais aussi pour le club. Ce premier titre peut lui permettre de franchir un palier, de vivre un déclic".
Après une nuit festive à Paris, les joueurs du MHR ont débarqué samedi en fin d’après-midi en gare de Montpellier, avant de rallier la Comédie à bord de deux bus, peu après 20 heures.
"C’est un titre totalement mérité pour les joueurs au regard de leur saison", assurait la joueuse internationale de Montpellier Caroline Boujard, présente sur la Comédie avec des amis: "Jusque-là, ils avaient réussi de belles choses, mais ils n'avaient pas ce titre. Le seul titre de champion de France gagné par le MHR était le fruit de l'équipe féminine", souriait la trois-quarts de l'équipe de France, qui s'apprête à préparer la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.
- bain de foule -
Dix ans après le sacre des footballeurs de Louis Nicollin, ancien président décédé en 2017, le MHR de Mohed Altrad s’est offert un bain de foule dans une ville qui favorise depuis quatre décennies la place de tous les sports.
Le MHR, jeune club né en 1986, a plus que jamais gagné sa place dans le Languedoc, longtemps dominé par le prestigieux voisin héraultais Béziers et ses onze titres, et dans le rugby français.
"Je viens ici pour fêter un titre tous les dix ans. J’étais présent en 2012 pour célébrer le titre de la bande à Girard" (NDLR: René Girard, l'entraîneur des Montpelliérains champions en foot), souriait Julien, porteur d'un maillot du Montpellier Hérault avec son fils de huit ans sur les épaules: "Ce titre peut avoir un vrai impact populaire", expliquait ce chef d’entreprise.
"Les joueurs et le staff du MHR, nouveaux champions de France de rugby, vous donnent rendez-vous sur la Place de la Comédie pour fêter cela tous ensemble", avait lancé la mairie.
Et ils ont été des milliers de Montpelliérains de tous âges, dont de nombreuses familles avec le maillot du club, à répondre à l'appel, avant de prendre la direction du GGL stadium pour continuer la soirée avec les nouveaux champions de France.
"On sent que Saint-André (NDLR: le manager, ancien sélectionneur de l'équipe de France), a trouvé la bonne formule", se félicitait Philippe: "Il a un bon staff, il a francisé son effectif, où il y avait à un moment trop de Sud-africains. Maintenant, il ne manque plus que le public. Ici, ce n’est ni La Rochelle, ni Clermont".
M.Kieffer--LiLuX