Rugby: Foster à nouveau contesté après une nouvelle défaite des All Blacks
Au lendemain de la victoire historique du XV du Trèfle sur les terres du triple champion du monde, le sélectionneur de la Nouvelle-Zélande Ian Foster est plus que jamais sous le feu des critiques et pourrait payer un nouveau faux-pas.
Samedi à Dunedin, au terme d'un match qu'elle aura dominé face à des Blacks réduits à 14, l'Irlande a signé un exploit mérité en s'imposant (23-12) pour la première fois de son histoire en 14 confrontations en Nouvelle-Zélande.
Le retentissement de la sirène a alors sonné l'heure du soulagement pour le XV du Trèfle, autant que le retour des doutes chez la nation phare du rugby mondial.
- Aura brisée -
"Les All Blacks ont été passifs et insipides, sauvés de l'humiliation uniquement par leur défense miraculeuse", a écrit le journaliste du New Zealand Herald, Gregor Paul, samedi.
Dans une tribune intitulée "Il est temps de changer", il appelle à "une nouvelle voix ou un nouveau visage pour injecter quelque chose de nouveau et de radical" au sein d'une équipe "qui n'est pas assez cohérente ou assez dynamique pour inspirer la confiance."
Car la confiance, elle, a bien basculé du côté des Irlandais, alors que se profile un dernier affrontement à Wellington samedi prochain.
Dans l'Irish Examiner, John Fallon évoque l'"aura des All Blacks brisée par l'Irlande" qui reste désormais sur trois victoires lors des quatre dernières confrontations entre les deux nations.
Un nouveau revers pourrait sonner définitivement le glas pour Foster, prolongé jusqu'au la prochaine Coupe du monde en France (8 septembre - 28 octobre 2023), mais déjà grandement fragilisé.
Pour se défendre, Foster a critiqué samedi l'arbitrage de la rencontre, marquée par l'expulsion définitive du pilier Angus Ta'avao à la demi-heure de jeu et deux cartons jaunes infligés à Leicester Fainga'anuku et Ofa Tuungafasi.
"Nous risquons de transformer le match en festival de cartons" a t-il déclaré, faisant allusion à un arbitrage plus sévère envers les siens après des critiques émises, déjà, à l'issue du succès des Blacks lors du premier test une semaine plus tôt (42-19).
Mais le technicien de 57 ans a aussi admis que les Néo-zélandais ne s'étaient pas "présentés avec la même intensité qu'il y a sept jours", lors de la claque infligée aux Irlandais à Auckland.
Un répit de courte durée pour Foster, déjà mis en cause après une année 2021 médiocre, symbolisée par une défaite en Irlande (29-20) et un lourd revers face à la France (40-25) en novembre.
Les Blacks avaient alors terminé l'année avec 12 victoires et trois défaites, leur pire bilan depuis 2009. Lundi, les Néo-Zélandais pointeront au quatrième rang mondial, leur plus mauvaise place depuis l'instauration du classement de World Rugby en 2003.
- Doute permanent -
En 2019 déjà, après un Mondial en demi-teinte (élimination en demi-finale par l'Angleterre), la nomination de l'ancien adjoint de Steve Hansen n'avait pas été accueillie par un enthousiasme unanime.
Des observateurs lui préféraient Scott Robertson, entraîneur à succès des Crusaders, vainqueur du Super Rugby le 18 juin dernier.
La suite n'a malheureusement pas permis de chasser les inquiétudes. En novembre 2020, deux défaites consécutives contre l'Argentine et l'Australie en Rugby Championship avaient provoqué la colère des médias et supporters.
Une colère à nouveau exprimée l'an passé après la défaite cinglante face aux Bleus.
"Le problème pour les All Blacks est que le reste du monde ne les craint plus, parce qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur" écrivait déjà Gregor Paul, fustigeant un plan de jeu "confus".
De son côté, Marc Hinton, journaliste du site d'information Stuff, jugeait l'équipe "officiellement en chute libre" à l'époque, à moins de deux ans de la Coupe du monde.
Et quelques mois plus tard, les Blacks ne se sont visiblement pas relevés.
F.W.Simon--LiLuX