Escrime: les Mondiaux du Caire, première flèche vers Paris-2024 pour les Bleus
Premier virage à négocier sur la courte route de Paris-2024, les Mondiaux d'escrime du Caire à compter de vendredi sont déjà l'avant-dernier tournoi majeur de la courte olympiade avant les Jeux à domicile pour les Bleus.
A deux ans des JO de Paris et pour un retour à la normale d'avant-covid du calendrier avec ces premiers Mondiaux depuis 2019, une première place au tableau des médailles en Egypte n'a rien d'un mirage pour l'équipe de France, de retour au sommet de la hiérarchie mondiale aux côtés de l'Italie et la Russie.
L'absence de cette dernière, bannie des compétitions chapeautées par la Fédération internationale d'escrime (FIE) en raison de l'invasion de l'Ukraine, ouvre des perspectives aux tireurs tricolores seulement devancés par ceux du Comité olympique russe (ROC) à Tokyo l'été dernier.
L'équipe de France n'a plus dominé le bilan des Championnats du monde depuis quinze ans et ceux de Saint-Pétersbourg en 2007. Aux Jeux olympiques suivants, à Pékin en 2008, les Bleus avaient terminé meilleure nation.
En escrime, à la différence de bien d'autres sports, les échéances précédant les JO trompent rarement.
Depuis Tokyo, l'escrime française a dû absorber en un an quelques chambardements: un changement de statut (pour le champion olympique Romain Cannone), un renouvellement d'équipe (chez les sabreuses vice-championnes olympiques) et un bouleversement de l'encadrement (à la tête de l'épée masculine et du sabre féminin comme masculin).
- Championnats d'Europe prometteurs -
"Entre Manon (Brunet-Apithy) blessée, Cécila (Berder) jeune maman, Charlotte (Lembach) en reprise tardive après avoir d'abord décidé d'arrêter et le changement d'entraîneur, ça fait beaucoup", énumérait le mois dernier avant les Championnats d'Europe d'Antalya Matthieu Gourdain, devenu à la rentrée entraîneur du sabre féminin.
Sans trois de ses quatre vice-championnes olympiques et surtout sans sa cheffe de file Manon Brunet-Apithy, double médaillée olympique à Tokyo (bronze en individuel et argent par équipes) et N.1 mondiale jusqu'à sa blessure à l'épaule droite, le sabre féminin français est revenu de Turquie avec un bilan brillant: l'or par équipes, le bronze pour Sara Balzer (seul élément restant du voyage au Japon).
A l'image du bilan global français à ces Championnats d'Europe en Turquie où la Russie était déjà absente. Avec onze médailles dont trois titres, la France s'est classée dauphine de l'Italie qui a collectionné quatorze médailles dont la moitié en fleuret.
- Obry revenu de Chine -
Après des Jeux ratés dans leur arme de prédilection (deux médailles à Tokyo, aucun titre), les Azzurri dirigés par le maestro Stefano Cerioni ont signé une razzia à Antalya.
De quoi alimenter quelques regrets de l'autre côté de la frontière transalpine. Le maître d'armes italien était tout proche après les JO de s'engager avec l'équipe de France avant de faire volte-face face aux tractations tripartites traînant en longueur entre la Fédération française, l'Agence nationale du sport et Cerioni. Le manager de la haute performance de l'ANS Claude Onesta s'était défendu en soulignant que la "première priorité" était la "finalisation de l'engagement d'Hugues Obry", artisan de l'or de Rio-2016 par équipes.
Revenu de Chine, où, sous son magistère, Sun Yiwen a été couronnée championne olympique, Hugues Obry a pris en main le destin de l'équipe de France masculine avec déjà beaucoup de promesses.
Romain Cannone et Yannick Borel, sacré champion d'Europe le mois dernier, occupent les deux premières places du classement mondial, Alexandre Bardenet, la septième. Sans compter l'éclosion, hors de l'Insep, de Nelson Pourtier-Lopez, vainqueur de l'étape de Coupe du monde en France, le Challenge Monal.
Seul manque aux épéistes d'Obry un titre par équipes après leur médaille de bronze à Antalya. Curiosité du calendrier covid, ils défendront au Caire leur titre mondial, trois ans après.
H.Wagner--LiLuX