L1: A Nantes, Nicolas Pallois veut continuer à faire rugir la Beaujoire
"Il ne faut pas calculer, il faut être soi-même et donner le maximum. Les gens aiment ça": à bientôt 35 ans, Nicolas Pallois, chouchou absolu des supporters nantais, livre dans un entretien accordé à l'AFP sa recette pour continuer à les régaler, en championnat comme en Ligue Europa.
Fin mai, lors du dernier match de la saison à la Beaujoire, c'est son nom qui a été scandé dans les tribunes, pas celui de l'entraîneur Antoine Kombouaré, qui a su ressusciter une équipe moribonde au printemps 2021 pour la porter jusqu'au titre en Coupe de France l'année suivante, ou celui du feu-follet Randal Kolo Muani, qui faisait ses adieux au club ce soir-là.
"C'est beau", reconnaît le solide défenseur (1,89 m, 89 kg). "Après, ça fait cinq ans que je travaille pour le FC Nantes, pour le collectif, pour les supporters. Ils aiment peut-être ma façon de jouer, d'être là présent pour eux, pour le club (...). Ils voient que je ne triche pas".
Mais la sympathie qu'il a toujours suscitée dans ses clubs précédents (Quevilly, Valenciennes, Laval, Niort, Bordeaux) a désormais viré à la passion.
Après un passage à vide en 2020/2021, contrecoup de saisons marquées par la disparition de son ami, l'attaquant argentin Emiliano Sala en janvier 2019, la crise sanitaire et une valse des entraîneurs, il est dans sa meilleure forme.
- "Une période de rêve" -
Impérial face au Paris SG en février (victoire 3-1), infranchissable lors de la finale au Stade de France en mai remportée par les Canaris devant Nice (1-0), il s'est même payé le luxe quatre jours plus tard d'inscrire d'une reprise de volée magistrale le but de la victoire contre le rival rennais (2-1).
"Il vit une période de rêve", assurait Kombouaré en mai. "C'est un joueur fabuleux. Comme quoi il n'y a pas d'âge. Il a des arguments physiques et athlétiques. Et techniquement, il est capable de jouer!"
Ces derniers mois, chacune de ses interventions, que ce soit un tacle autoritaire, un jaillissement bien senti, un dégagement en chandelle ou une charge vers l'avant, a été ovationnée.
"Je les entends (les supporters)", assure-t-il en souriant. "Même si sur le moment, je suis vraiment concentré sur le jeu (...). Mais c'est magnifique de jouer dans un club où on se sent aimé. Et c'est réciproque".
Son look de corsaire a sûrement aidé à camper le personnage: le crâne rasé, "c'est plus efficace, pas besoin d'aller chez le coiffeur, et les cheveux ne poussent plus beaucoup" et le short retroussé, c'est pour être "plus à l'aise", tant pis si "les sponsors râlent un peu".
- "Jouer des grands matches" -
Rien de calculé, insiste Pallois, qui ne goûte pas aux paillettes hors du terrain. Titulaire d'une formation en menuiserie, il a travaillé en parallèle à ses débuts à Quevilly et a garé pendant plus de 15 ans sa vieille voiture fatiguée entre les bolides de ses coéquipiers.
Quasiment absent des réseaux sociaux, il refuse toutes les invitations sur les plateaux télé. "Il y a assez à faire sur le terrain", assure-t-il.
Une discrétion, voire une méfiance, peut-être liée à l'étiquette de joueur rugueux qui lui a souvent été accolée, malgré des statistiques plus mesurées: 9 cartons rouges en 12 ans de carrière de défenseur central professionnel et 21 fautes sifflées la saison dernière, moitié moins que son acolyte Andrei Girotto.
Reste à savoir ce que cela donnera en Ligue Europa, que Pallois a déjà disputée, sans grand succès, avec Bordeaux en 2015.
"C'est pour ça qu'on joue au foot, pour jouer des grands matches", se réjouit-il, en se refusant à nouveau à tout "calcul" sur les adversaires potentiels ou les stades où il aimerait jouer.
"Du moment qu'on fait un bon parcours, qu'on met le maximum et qu'on donne du plaisir aux supporters, ça sera une bonne chose", explique-t-il.
F.W.Simon--LiLuX