Euro féminin: à Londres, des milliers de fans prêts à rugir pour les Lionnes anglaises
"Je n'ai jamais été aussi enthousiaste !" Comme Jack, venu en famille, des milliers de supporters anglais se massaient dimanche dans une "fan zone" de Londres pour soutenir les Lionnes, qui affrontent l'Allemagne en finale de l'Euro de football féminin.
Tandis qu'à Wembley, plus de trois heures avant le match, la Olympic Way qui relie la station Wembley Park au mythique stade était déjà noire de monde, ou plutôt rouge et blanche, aux couleurs des Anglaises, les fans démunis de tickets se sont retrouvés à Trafalgar square, au cœur de la capitale.
Patientant en entonnant "Sweet caroline" ou "It's coming home" - airs chéris des supporters anglais -, un public familial a pris place pour admirer les Lionnes sur deux écrans géants sous l'œil d'autres félins: les quatre imposantes statues de lions en bronze entourant la colonne de Nelson.
Les plus de 87.000 places du stade de Wembley ont toutes trouvées preneurs, et la mairie de Londres s'attendait à ce que la capacité de la fan zone - portée à 7.000 places contre 5.000 pour la demi-finale - soit atteinte avant le coup d'envoi.
Même si l'Angleterre n'a jamais remporté un titre majeur, contrairement à l'Allemagne, sacrée notamment huit fois championne d'Europe, les supporters croient en leur équipe.
"2-1 pour l'Angleterre", pronostique Jack Vaughn, 47 ans. Ce Londonien avoue ne suivre le football féminin que depuis "très récemment" après le parcours "fantastique" des Lionnes.
- 490.000 spectateurs -
"J'ai toujours gardé un œil sur les joueuses mais je n'ai jamais été aussi enthousiaste", dit-il, citant parmi les raisons de cet intérêt "la couverture médiatique, bien meilleure cette année".
"Cela restait assez confidentiel alors que les hommes étaient sous les projecteurs, mais maintenant je pense qu'il y a une certaine popularité, ce qui est plutôt chouette", déclare Tilly, 15 ans, en compagnie de Chloe, une amie du même âge, drapeaux anglais peints sur les joues.
La compétition a suscité un fort engouement populaire: selon l'UEFA, près de 490.000 spectateurs ont assisté aux trente matches déjà disputés, soit plus de 16.000 par rencontre en moyenne et surtout plus du double du total de l'édition 2017, qui avait établi le précédent record à 240.055.
Ce public est un peu différent des supporters de foot masculin, avec davantage de familles et d'enfants remplissant les gradins.
"C'est beaucoup plus sympa pour les familles que le foot masculin", estime Scott Sharpe, 35 ans, venu de Leeds (nord de l'Angleterre) avec ses enfants Olivia, 9 ans, et Lukas, 5 ans.
N'ayant pas réussi à avoir des places pour Wembley, il s'est replié sur la fan zone et en apprécie l'ambiance détendue. Si c'était un match masculin, il y aurait "plus d'ennuis", estime-t-il.
- "Souvenirs fantastiques" -
Il y a plus d'un an, des incidents violents avaient sérieusement entaché l'avant-match, quand l'Angleterre avait affronté l'Italie en finale de l'édition masculine.
Dimanche, les autorités ont imposé une interdiction stricte de vente ou de consommation d'alcool aux abords du stade, sous peine de lourde amende, contribuant à l'ambiance très différente avant ce rendez-vous pourtant tout aussi historique pour les "Lionesses".
Les Anglaises, qui ont brillé contre la Norvège (8-0), ou lors de la demi-finale contre la Suède (4-0) ont déjà créé "des souvenirs fantastiques pour des millions d'entre nous", a salué le Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué.
"On peut le voir avec les stades à guichets fermés, les fan zones bondées, les enfants dansant follement sur +Sweet Caroline+ et le nombre de téléspectateurs qui ont vu des records s'effondrer presque autant que la défense suédoise en demi-finale", a-t-il ajouté.
Cette demi-finale avait été vue par 7,9 millions de téléspectateurs en moyenne, un chiffre qui pourrait être dépassé dimanche.
D.Rueter--LiLuX