Euro d'athlétisme: Martinot-Lagarde en habitué, Kwaou-Mathey et Pontvianne en néo-médaillés
Menés par un diabolique Pascal Martinot-Lagarde, 2e du 110 m haies, les Bleus ont remporté mercredi soir trois médailles aux Championnats d'Europe de Munich, avec les deux troisièmes places de Just Kwaou-Mathey (110 m haies) et Jean-Marc Pontvianne (triple saut).
Dans un stade olympique un rien plus calme mais surtout plus moite que la veille, les finalistes du 110 m haies ont été présentés au son de "Sympathy for the Devil" des Rolling Stones, à croire que le DJ connaît bien Pascal Martinot-Lagarde.
Car le hurdler de 30 ans, sûr de sa force, expérimenté, est un véritable diable prêt à sortir de sa boîte au bon moment, toujours en finale, malgré les blessures qui jalonnent sa carrière, et ont encore pourri son début de saison.
Pour la douzième fois en 18 grandes compétitions dans sa carrière (16 finales), Martinot-Lagarde a réussi à monter sur le podium, en sortant évidemment le meilleur chrono de sa saison (13.14), lui qui était tenant du titre, en plus d'avoir déjà gagné 5 médailles mondiales (4 en salle).
"J'ai pu faire des semaines d'entraînement excellentes après les Mondiaux, ça faisait longtemps. Ces derniers temps je devais toujours m'adapter à telle ou telle blessure. Je veux compter sur ma capacité à répondre présent le Jour J", avait prévenu PML il y a quelques jours. Et il avait vu juste.
Comme d'habitude cette machine à médaille a tenté sur la ligne son redoutable "cassé" et a failli devancer l'Espagnol Asier Martinez, qui avait pris le dessus, mais n'a gardé qu'un millième de seconde d'avance après examen de la photo finish.
- Quatre médailles pour la France -
Tout en contraste par rapport à Martinot-Lagarde, statue de commandeur immobile derrière ses lunettes de soleil mi-Robocop mi-Terminator, Just Kwaou-Mathey a agrémenté sa présentation devant le public de plusieurs pas de danse et d'un immense sourire.
Deux attitudes pour deux générations différentes, alors que Kwaou-Mathey, camarade d'entraînement à Poitiers de la pépite du sprint Jeff Erius, a réussi l'exploit de monter sur le podium pour sa première finale internationale à 22 ans, après deux ans d'une progression express.
En 13 sec 33, cet athlète filiforme a su résister au retour du Suisse Jason Joseph (13.35), alors que Sasha Zhoya, pour sa première finale lui aussi, a chuté en fin de course pour un chrono anecdotique (8e en 16 sec 51).
Footballeur dans sa jeunesse à Evreux, Kwaou-Mathey a brillé à Munich, dans la ville de son grand ami Dayot Upamecano, star du ballon rond chez les Bleus et au Bayern.
Après deux journées poussives marquées par l'abandon précoce du décathlonien Kevin Mayer, les Bleus ont connu leur première belle soirée au lendemain de la médaille de bronze arrachée au bout de la nuit - et des recours - par le sauteur en longueur Jules Pommery.
En plus des hurdlers, Jean-Marc Pontvianne s'est lui aussi distingué pour une grande première avec le bronze du triple saut à 28 ans, en ne validant qu'un seul saut (16,94 m).
Pontvianne s'est inscrit dans la tradition du "triple" français, dans la foulée de son co-entraîneur Teddy Tamgho, devant le 5e tricolore médaillé à l'Euro après Serge Hélan en 1994 (2e), Tamgho en 2010 (3e), Benjamin Compaoré et Yoann Rapinier (1er et 3e) en 2014.
L.Hoffmann--LiLuX