Tour d'Espagne: Carapaz se console sur la 12e étape, Evenepoel chute mais s'accroche
Une étape prestigieuse en guise de consolation : le grimpeur équatorien Richard Carapaz s'est imposé jeudi au sommet des Penas Blancas, en Andalousie, terme de la 12e étape du Tour d'Espagne, marquée aussi par la chute sans conséquence de Remco Evenepoel, toujours leader au classement général.
Décroché à près de 20 minutes du maillot rouge, le leader de l'équipe Ineos a placé une attaque décisive à deux kilomètres de l'arrivée au sein du groupe de tête pour l'emporter en solitaire avec neuf secondes d'avance sur le Néerlandais Wilco Kelderman (Bora) et 24 sur l'Espagnol Marc Soler (UAE).
Au général, Evenepoel (Quick-Step) maintient ses 2 minutes et 41 d'avance sur son dauphin, le Slovène Primoz Roglic (Jumbo). Enric Mas (Movistar) complète toujours le podium, à 3:03.
"Il y a beaucoup de joie. On était venu ici avec des objectifs. Les circonstances ont fait qu'on n'a pas pu aller les chercher et je voulais avoir la possibilité de gagner une étape", a savouré, revanchard, le vainqueur du jour, le point rageur au moment de couper la ligne.
Champion olympique à Tokyo et vainqueur du Giro 2019, Carapaz a profité d'une ultime montée (19 km à 6,4% de moyenne) propice aux "purs grimpeurs", comme le relevait Thibaut Pinot dans la matinée au départ de Salobreña, pour lever les bras pour la première fois de sa carrière sur la boucle espagnole.
Au pied de la dernière difficulté, le groupe de tête, composée de 32 coureurs, comptait près de onze minutes d'avances sur le peloton où Remco Evenepoel "espér(ait)" que l'échappée irait au bout pour contrôler plus facilement son avance sur ses principaux rivaux au général.
A noter la belle course d'Elie Gesbert (Arkéa), qui s'est montré entreprenant dans la montée andalou pour finir à la sixième place de l'étape, à 56 secondes de Carapaz. "J'ai été offensif dans la dernière montée. Mais devant, j'étais au milieu de champions", a analysé, lucide, le Breton.
- Evenepoel montre des failles -
Intouchable depuis le début de la Vuelta, Remco Evenepoel a montré des premiers signes de faiblesse.
Au lendemain de l’abandon de son coéquipier Julian Alaphilippe en raison d'une chute qui lui a causé une luxation de l’épaule droite, le maillot rouge a glissé à son tour à 45 kilomètres de l'arrivée jeudi dans une descente.
"Des motos ont freiné dans le virage", a-t-il expliqué auprès de la voiture de sa formation après l’incident.
"Le petit cannibale" est apparu avec des égratignures au niveau de la cuisse, du coude et du genou droit, mais est parvenu à contrôler le groupe de leaders dans la dernière difficulté du jour.
Le Belge de 22 ans a coupé la ligne 7 minutes et 39 secondes après Carapaz, en tête du groupe de leaders composé d’Enric Mas (Movistar), Juan Ayuso (UAE) et Primoz Roglic (Jumbo).
"Ça va, ça va. Ce n'est qu'une blessure superficielle, il n'y a rien de grave à l'intérieur. J'ai connu bien pire ces dernières années", a rassuré Evenepoel sur son état physique.
- Les abandons se multiplient -
Jeudi, trois nouveaux coureurs ont jeté l'éponge, à savoir Santiago Buitrago (Bahrain Victorious) et Boy van Poppel (Intermarché), positifs au Covid, en plus de Callum Scotson (BikeExchange) "incapable de prendre le départ", malgré un test au Covid négatif.
Au total, 36 coureurs ont abandonné depuis le départ de la Vuelta le 19 août d'Utrecht, aux Pays-Bas, dont 23 cas positifs avérés au Covid.
Jeudi, l’organisation du Tour d’Espagnol et l’Union cycliste internationale (UCI) ont renforcé le protocole anti-Covid pour protéger les coureurs, comme sur le Tour de France cet été. L’accès au paddock des représentants des médias et des invités des différentes équipes a notamment été restreint.
L'étape de vendredi mettra à l’honneur les puncheurs avec une étape plate mais sinueuse entre Ronda et Montilla avant d’attaquer un week-end terrible dans le massif montagneux de la Sierra Nevada.
J.Faber--LiLuX