Mondial de volley: la classe biberon italienne face à la légende Giani
La plupart des jeunes ne marchaient pas encore voire n'étaient pas nés quand Andrea Giani a décroché son dernier titre de champion du monde comme joueur, en 1998: les talentueux et ambitieux Italiens défient la France mercredi au Mondial de volley, entraînée par "GianGio", légende de la "Nazionale".
La nouvelle pépite du "pallavolo" (volley) italien, Alessandro Michieletto (2m11), n'est ainsi né que trois ans plus tard (2001), alors que le capitaine Simone Gianelli (1996) devait tout juste prononcer ses premiers mots.
Seul le central remplaçant Simone Anzani peut avoir en mémoire quelques souvenirs de la glorieuse époque des "Fenomeni", cette Italie qui marchait sur la scène internationale (triple championne du monde de 1990 à 1998), mais pas sur les Jeux (2e en 1996).
Avec à sa tête Andrea Giani, détenteur du record du nombres de capes avec la sélection (474 entre 1988 et 2005).
Agé de 32 ans, Anzani est en effet le seul des 14 joueurs retenus pour le Mondial à passer la barre des 26 ans.
Après l'échec des Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier, où l'Italie a été éliminée en quart de finale par l'Argentine, la fédération a en effet décidé de préparer un nouveau cycle en vue des JO suivants, à Paris en 2024.
Place à un nouveau sélectionneur, Ferdinando De Giorgi, qui était justement le passeur des "Fenomeni".
Et exit la moitié des joueurs présents à Tokyo, dont les deux totems, Ivan Zaytsev (33 ans) et le Cubain naturalisé Osmany Juantorena (36 ans).
Place nette a été faite à la talentueuse jeunesse, emmenée par les vice-champions du monde juniors 2019 Daniele Lavia (22 ans, réceptionneur-attaquant), Francesco Recine (23 ans, réceptionneur-attaquant) et Ausibio Leandro Mosca (22 ans, central).
Ainsi que par Michieletto (réceptionneur-attaquant également), monté lui sur la plus haute marche mondiale chez les juniors en octobre 2021... quelques semaines après avoir été sacré champion d'Europe avec l'Italie chez les "A".
- "Faire sa place" -
Un titre inattendu obtenu un mois après les Jeux, certes dans un contexte post-olympique particulier, mais venu accréditer l'idée d'un renouveau de la sélection italienne, dans le creux de la vague à la fin des années 2010.
"Cette nouvelle génération est très jeune mais déjà très forte. Parce qu'elle a su faire sa place dans le championnat italien", l'un des meilleurs du monde, et ainsi s'aguerrir, souligne Roberto Ciamarra, l'adjoint (italien) d'Andrea Giani en équipe de France.
A 20 ans, Michieletto a en effet déjà deux saisons dans les jambes comme titulaire à Trente, où Gianelli (26 ans) avait également gagné ses galons avant 20 ans (il évolue désormais à Pérouse).
Du six de départ actuel, seul le pointu Yuri Romano (25 ans), promu en sélection à la place de Zaytsev, était barré la saison dernière, à Milan par Jean Patry.
Il a fait ses valises pour Piacenza pour gagner du temps de jeu en 2022-2023 et, interrogé avant la qualification de la France lundi, souhaitait la retrouver en quarts du Mondial afin de "s'offrir une revanche" de la demi-finale de Ligue des nations remportée par les Bleus (3-0) en juillet à Bologne.
Gianelli avait lui tressé des lauriers à Andrea "GianGio" Giani, "une légende. Pour nous c'est une idole, un super mec et maintenant un grand entraîneur." Le glorieux passé d'une Italie à l'avenir sans doute radieux.
E.Molitor--LiLuX